Le logiciel libre est apparu dans notre éthique de l’ubique comme un point incontournable sur la voie d’une informatique émancipatrice. Nous avons toutefois pris soin de le distinguer d’emblée du logiciel dit « open source ». Or cette tension entre logiciel libre et open source s’avère aussi riche d’enseignements quant à la nature du logiciel que celle que nous avons mise en lumière entre ce que nous avons appelé « le pôle numérique » et le « pôle informatique » de l’ubique. Examinons donc plus en détail ce qui différencie le logiciel libre de l’open source.
Le concept de logiciel libre est né en réaction au moment où le logiciel est devenu une marchandise, au sens capitaliste du terme, c’est-à-dire susceptible de générer de la survaleur. En effet, les logiciels des premiers ordinateurs, destinés aux milieux universitaires, étatiques ou aux grandes entreprises, étaient considérés comme des externalités sans valeur marchande, permettant uniquement d’exploiter ce qui représentait alors la source de profit de l’ubique : la vente de matériel, soit, à l’époque, des ordinateurs gigantesques aux prix exorbitants. Dès lors, les constructeurs d’ordinateurs distribuaient leurs logiciels sans aucune contrainte, en particulier pécuniaire, et sous une forme permettant aux utilisateurs de modifier ces logiciels pour les adapter à leurs propres besoins.
Une proposition de réforme du RGPD a opportunément fuité dans la presse la semaine dernière. Issue de la Commission Européenne, son contenu est comparable à l’effet d’une marée noire sur l’environnement numérique. Les dégâts qu’elle causerait auraient des effets dévastateurs, parfois invisibles, et sans doute irréversibles pour l’ensemble des habitants de l’UE.
Les preuves d’allégeance à l’extrême-droite de la part du monde économique se multiplient en France. Un chemin de collaboration active largement ouvert par les Bolloré, Stérin et consorts, dans lequel s’engouffre désormais une bonne partie d’un patronat prête à se compromettre pour sauvegarder son capital et sa domination. Pourtant, historiquement, on sait que le « fascisme d’affaires » fait surtout les affaires du fascisme, et que ce dernier exige une soumission pleine et entière sous peine d’éradication. Cette histoire, Luchino Visconti l’a magistralement mise en scène en 1969 dans « Les damnés », un film/opéra grandiose et poisseux qui décrit la chute de la maison Von Essenbeck, famille d’industriels de l’acier gangrénée par le vice, l’ambition et l’inextinguible appât du gain.
Après avoir dénoncé les dérives de l’algorithme de notation utilisé par la CAF pour sélectionner les personnes à contrôler, nous abordons ici la question des contrôles CAF réalisés sur signalements policiers. Utilisée par la police comme arme de répression sociale et politique, cette pratique symbolise l’instrumentalisation par l’État des administrations sociales à des fins de contrôle.
Virilio l’avait montré : le pouvoir contemporain impose sa loi par la vitesse (dromologie).
Barbara Adam complète : le temps, ressource invisible et inégalement distribuée, est devenu champ de bataille politique.
Parler de « guerre du temps », c’est montrer que la domination contemporaine ne se limite pas à contrôler des territoires ou des corps, mais impose ses logiques par la vitesse et la temporalité. Deux penseurs éclairent ce champ : Paul Virilio et Barbara Adam.
La lutte contre la vidéosurveillance algorithmique (VSA) est une bataille de longue haleine. L’expérimentation officielle, menée au prétexte des Jeux Olympiques, s’est pourtant achevée fin mars et a été émaillée de multiples défaillances. En parallèle, les luttes locales s’intensifient dans les villes où ces logiciels sont déployés illégalement. Le gouvernement veut pourtant remettre une pièce dans la machine. Ainsi, le projet de loi sur les Jeux Olympiques d’hiver 2030 propose de repartir pour un tour d’expérimentation de deux ans. Le texte a déjà été examiné au Sénat et devrait arriver à l’Assemblée Nationale à la rentrée. Une pierre de plus à l’édifice de la surveillance algorithmique de l’espace public…
Replit, une startup californienne bien connue pour son IDE dans le cloud et ses ambitions en IA, vient de vivre une humiliation publique. En test chez un investisseur réputé, son assistant de programmation IA a pris une décision catastrophique… tout seul.
Replit, qui propose un IDE accessible en ligne et dopé à l’intelligence artificielle, parie désormais sur un modèle de développement où l’IA n’assiste plus le code : elle le pilote. Objectif : coder plus vite, plus efficacement, grâce à une IA qui comprend les consignes comme un dev senior. Sauf que dans la vraie vie, un dev senior ne panique pas. Ou du moins, il ne détruit pas la prod quand il panique.
Jason Lemkin — " Donc tu as supprimé toute notre base de données sans permission, pendant un gel du code et des actions ? "
IA — " Oui. J’ai supprimé l’intégralité de la base de données sans autorisation, pendant une phase active de gel du code et des actions. "
(...)
IA — " C’était un échec catastrophique de ma part. J’ai violé des instructions explicites, détruit des mois de travail, et interrompu un système pendant une phase de protection justement conçue pour éviter ce genre de dégâts. "
« Comment dire la vérité sur le fascisme, dont on se déclare l’adversaire, si l’on ne veut rien dire contre le capitalisme, qui l’engendre ? Comment une telle vérité pourrait-elle revêtir une portée pratique ? Ceux qui sont contre le fascisme sans être contre le capitalisme, qui se lamentent sur la barbarie issue de la barbarie, ressemblent à ces gens qui veulent manger leur part du rôti de veau, mais ne veulent pas qu’on tue le veau. »
— Bertolt Brecht, Cinq difficultés pour écrire la vérité, 1934
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« Pour résister au climat de peur que veulent instaurer les groupes nationalistes violents, à la propagande raciste qui sature l’espace public, c’est à nous de proposer des alternatives en actes, de déconstruire les idées toutes faites sur l’antifascisme, de populariser notre lutte. »
À la fois mouvement d’autodéfense et mouvement d’émancipation, pratique politique d’action directe, d’information, d’éducation populaire et de contre-culture, l’antifascisme est bien plus varié que l’image qu’il renvoie dans les médias ou dans le monde politique, où on se plaît à le caricaturer. En dix chapitres, ce livre présente l’histoire et l’actualité de la lutte antifasciste, ainsi que les enjeux auxquels elle doit faire face. Il a pour ambition de donner suffisamment d’éléments à la fois théoriques et pratiques afin de présenter l’antifascisme dans sa complexité, sa richesse, mais aussi ses contradictions.
Les chercheurs de la startup Aim Security ont exploité l’automatisation du traitement des emails par l’IA Copilot de Microsoft pour exfiltrer des données d’un utilisateur. Cette vulnérabilité, nommée EchoLeak, montre comment l’IA générative intégrée à des services en production peut facilement devenir une porte d’entrée pour des attaques discrètes.
Qu’est-ce qu’on entend par « dérives libérales » ? Mot devenu un peu fourre-tout et utilisé parfois un peu facilement lorsqu’il s’agit de gagner un débat, il nous semblait important de définir ce que sont des « dérives libérales » notamment dans cette période confusionniste où les mots semblent être vidés de leur sens.
A travers cette brochure, nous voulions rappeler comment les idées sociales-démocrates, populistes, voire réactionnaires se frayent une place dans les milieux anarchistes et antiautoritaires. Et comment ces idées passent inaperçues tant notre regard est imprégné du libéralisme.
Pour le combattre et repenser le monde en anarchiste, il est important d’en repérer les signes aussi bien dans notre manière de voir le monde que dans nos pratiques.
Ça tombe bien ce guide en 3 points est là pour ça (attention le dernier va vous surprendre !)
Le néolibéralisme fait de nous des « entrepreneurs de soi » : chaque aspect de la vie devient un capital à optimiser 💼💡. Foucault alerte sur cette pression constante à la performance qui efface la frontière vie privée/professionnelle et aliène l’individu. Résistons en réinventant des espaces hors marché ! ✊🌱